Duvier Del Gado, résidence de janvier à juin 2005
Duvier Del Dago I Résidence de janvier à mars 2014
Né en 1976 à Zulueta, (Cuba), il vit et travaille à La Havane.
Les œuvres de Duvier del Dago semblent totalement flotter dans l'espace, face aux sculptures de cet artiste, le spectateur est projeté dans un monde virtuel et poétique. Réalisées sur le modèle du jeu pour enfants qui consiste à relier plusieurs points afin de reconstituer une image, les installations «hologrammes » de Duvier del Dago sont accrochées sur une trame de fils tendus. L’artiste élabore des installations 3D à partir de ses dessins au moyen d’une technique artisanale, sans appui informatique, elles constituent véritablement une mise en espace de ses dessins.
Grâce à un plan avec des points à relier, du fil de coton, le plus souvent blanc, et des crochets fixés sur des planches de bois, l’artiste cubain donne naissance à des sculptures de fils noués, parfois accompagnées de projections vidéo.
De la somme de ces noeuds naît une forme, une construction aérienne d’aspect fragile, mais dont l’image repose sur un réseau de liens si complexe qu’une seule connexion ne suffirait pas à la définir, ni la rupture isolée d’un de ces nœuds ne pourrait la détruire. Le fil comme fil conducteur dans ces projets est plus qu’un matériau, c’est une auto-affirmation identitaire.
Figure de l’enchevêtrement, le corps humain dans ses noeuds et ses chaînes se trouve dématérialisé, corps flottant, devenant ectoplasme inquiétant lorsque l’image vidéo s’imbrique entre ces fils. Par le caractère artisanal de sa technique, il entre dans un processus temporel : Duvier del Dago trace le contour du corps sur le support qui lui permettra d’installer ses fils, de tisser sa toile.
L’artiste revendique la qualité éphémère de ses œuvres et insiste sur la caractéristique quasi immatérielle, onirique de ses représentations de l’esprit : « le fil est le matériel qui se rapproche le plus du monde des idées ».
Héritier du dessin de la renaissance, Duvier del Dago se trouve plus impliqué dans la création d’un univers que dans sa représentation.
Il questionne le regard du spectateur et sa conscience du monde sans négliger la beauté plastique.
À l’Atelier Calder, Duvier del Dago a réalisé plusieurs installations répondant à l’échelle de l’Atelier Calder, dont une table démesurée au-dessus de laquelle flotte un motard en pleine acrobatie et son engin, qui semblent planer au dessus de la table. Duvier del Dago capte un instant de pure liberté. Les sujets choisis par Duvier del Dago sont très souvent en lien avec la mécanique, le mouvement. Tout comme cette seconde installation, représentant une caisse de transport d'œuvre d'art, placée dans une remorque accrochée à un véhicule. Ce dispositif représente la mobilité des œuvres d'art, tout en offrant une vidéo poétique et mystérieuse au spectateur à travers un œilleton, l'image mouvante d'ombres de branches d'arbre, contribuant à la mise en abyme des images, du concept développé ici par l'artiste.
Enfin une installation extérieure, retro-futuriste, véritable apparition dans ce contexte, ces mannequins figurant des archéologues découvrant un site entièrement recouvert par la mer. Cette installation ressemble à un décor théâtrale, avec des personnages gigantesques volant dans les airs, des jeux de lumières, créant une ambiance à la fois magique et inquiétante.
Duvier del Dago a participé plusieurs fois à la Biennale de La Havane. En 2011, il représentait Cuba à la Biennale de Venise, il a participé à l’exposition Artistas cubanos en NY, Magnan projets, à New York en 2011. Il a exposé à l’Hôtel de Ville de Paris lors de l’exposition « Latitudes » en 2009. Il a été invité en résidence au Pavillon du Palais de Tokyo en 2007.
Photos: Guillaume Blanc